Vendredi 22 septembre 2023 : pour la dernière croisière de la saison sous les couleurs de la NAV, Céline, Sylvain, leur fille Iris et leur ami Claude embarquent à bord de Callisto.

Arrivés à bord en début de soirée, nous rangeons les sacs, les repas (et les bouteilles…) puis chacun prend connaissance du bateau qui sera son environnement pour ces prochaines 48 heures.

Diner : Dhal aux trois lentilles, aiguillettes de dinde (certains connaissent…) Discussion autour du programme : Jersey ou Guernsey ? Quid de la météo ? Les prévis : W bien mou le samedi, SW un peu musclé le dimanche pour rentrer. Décision est prise : Jersey. Après quoi, bien sûr, nous referrons le monde avant d’aller gouter à la douceur de nos duvets.

Samedi : alors que l’équipage s’affaire à la prise de son petit déjeuner, le skipper expose les différents éléments de sécurité, emplacements et utilisation, essai des VHF fixe et portable avec le sémaphore de Bréhat, fonctionnement des toilettes (non, c’est pascomme à la maison !). Petite vaisselle terminée, on passe sur le pont : « Non, le grand truc orange n’est pas une canne à pêche ! c’est une perche IOR ! ». Chacun règle à sa taille son gilet de sauvetage et c’est parti !

Avant de rejoindre la « haute mer », il nous faut descendre le Trieux. Mi-marée montante, c’est en mode teuf-teuf que nous allons jusqu’à la tourelle du Pen Azen. Compte tenu des courants, la route directe nous met plein vent arrière ! Or, plus que tout autre bateau le Melody n’aime pas le vent arrière. Donc, on lofe un peu et bâbord amure, cap sur Barnouic où après avoir empanné, on envoie le spi. Iris, bien que n’ayant que très peu navigué auparavant, retrouvera ses réflexes acquis plus jeune en école de voile et monopolisera la barre pendant ce long bord sous spi…Nous dépassons les éoliennes et avant d’aller s’empaler sur les Minquiers, nous amenons le spi. Un dernier empannage et un coup de moteur nous conduisent à St Hélier . L’avant-port est plein comme un œuf. Nous nous mettons à couple d’une rangée de cinq bateaux (dont deux Dufour 34, tiens, tiens …😉)

Il est alors grand temps d’aller se dégourdir les pattes en nous rendant au « Blue Note » pour y déguster une « lager » (ou deux, peut-être ?) Retour sur Callisto. Tout préparant le diner concocté par Sylvain, nous épluchons les patates et les prévis météo pour demain : ce n’est pas terrible. Cela sera du S à SW entre 25 et 35 nœuds selon les modèles. Qu’allons-nous faire ? Nos voisins devant rendre leur bateau de location à Granville décident de partir à 7 heures (heure anglaise, française ? ouf, c’est en heure anglaise !). Finalement nous décidons de ne rien décider. On verra demain matin…

Dimanche : le jour se lève et nous aussi. Le sémaphore a sa boule (du coup, nous aussi). On fait quoi ?D’abord, on déjeune puis décision est prise : on y va (ça doit mollir dans l’après-midi). Départ carrément musclé à 8h30 avec 2 ris !La côte ne nous abrite pas du tout de ce vent de SW, bien au contraire ! de plus arrivés à la hauteur de la bouée « passage rock » il faudra lofer… heu, ça va être chaud… Tiens donc, il semblerait que le vent passe Sud en même temps que le courant mollit. Finalement, c’est jouable. Allez ! on continue (d’autant plus que l’équipage semble prendre du plaisir). Vers 12 heures, le courant ne contrarie plus le vent qui ne dépasse plus 20 à 25 nœuds et c’est au bon plein que Callisto fonce à 8 nœuds vers l’entrée du Trieux sous le soleil. A 15h30 nous passons la Nord Horaine. C’est parti pour une série de virements de bord dans un vent devenu tout à fait maniable et sur une mer plate pour rentrer dans le Trieux. Moteur à la hauteur du phare de la Croix. 40 minutes plus tard Callisto est au ponton.

Clap de fin ? Oui, c’était la toute dernière croisière de Callisto avec son skipper. Ce bon vieux Melody après avoir sillonné l’Atlantique sur toutes les côtes des Pays-Bas, de l’Irlande, des Canaries, du Cap-Vert, des Antilles… va bientôt rejoindre la Méditerranée sous la conduite de son nouveau propriétaire.

Les bateaux ont-ils une âme ? Oui, assurément. Sinon comment expliquer que Callisto, lors de cette toute dernière sortie de 2 jours nous ai offert la panoplie complète de ses talents : dans la pétole, dans la brise, au portant, au près. Voulait-il nous faire regretter notre séparation ?

Il appartiendra maintenant à son remplaçant (un Dufour 34) d’effacer tous regrets. Le convoyage entre deux coups de vent pour ramener ce bateau à Lézardrieux a déjà donné un petit aperçu de ses performances et de son confort qui seront en 2024 à disposition des adhérents de notre association !

Patrick